marcher une philosophie

“Marcher, une philosophie?” de Frédéric Gros: un texte de Letizia Passerini

Marcher, une philosophie ?

 

Une de nos étudiantes a choisi de réaliser un texte sur la philosophie de la marche en s’inspirant d’une citation de l’auteur français Frédéric Gros, extraite de son livre “Marcher, une philosophie”. Voici sa production écrite:

 

« La marche, on n’a rien trouvé de mieux pour aller plus lentement. Pour marcher, il faut d’abord deux jambes. Le reste est vain. Aller plus vite ? Alors ne marchez pas, faites autre chose : roulez, glissez, volez. Ne marchez pas. Car marchant, il n’y a qu’une performance qui compte : l’intensité du ciel, l’éclat des paysages. »

 

  Frédéric Gros, 2021

 

À quoi sert de marcher ? Et d’où vient ce nouvel intérêt pour la randonnée ?

Marcher ne nécessite ni apprentissage, ni technique : il faut juste un corps, du temps, et de l’espace. Mais la marche est aussi un acte philosophique et une expérience spirituelle.

Du vagabondage au pélerinage, de l’errance au parcours initiatique, de la nature à la civilisation, la marche représente la manière la plus directe d’entrer en communion avec nous-mêmes, d’une façon pleine, apaisante et authentique. En effet, lorsque on est en route on peut expérimenter un rapport particulier à l’espace et également au temps. Tout d’abord, la marche brise des rythmes qui ne sont pas vraiment les nôtres et qui ne nous définissent pas en ce qu’on a de plus profond ou de plus vrai : on pourrait dire que marcher, est oser rompre avec ce qu’il y a de plus convenu et de plus réducteur dans notre existence quotidienne. Donc, marcher est revenir au rythme de ce que nous sommes vraiment, à rebours des idéologies qui nous imposent leur pas. A chacun son rythme, son endurance.

Echappatoire au monde de la vitesse et privé d’imprévus, la marche pousse bien à se dépasser physiquement et à entreprendre un chemin réflexif, en exprimant notre volonté de retrouver le monde par corps et également nos désirs de renouvellement, d’aventure et de rencontres. Contre la paresse, la souffrance, l’égoïsme, la maladie qui accablent et contraignent parfois à ne plus bouger, la marche rappelle la vocation naturelle des êtres humaines au mouvement.

Enfin, comment a bien dit Fréderic Gros, « la marche sollicite toujours au moins trois dimensions du temps » : on la rêve d’abord, on l’accomplit, et ensuite on s’en souvient, on la raconte. Même terminée, elle se prolonge dans la mémoire et dans les récits que l’on fait : elle vit en nous et est partagée avec les autres.

Letizia Passerini, niveau C1

 

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